Le cancer de la prostate est le plus fréquent cancer chez les hommes de plus de 65 ans. Pourtant, son dépistage continue de poser beaucoup de problèmes. D’abord, le toucher rectal, un examen invasif, pousse beaucoup d’hommes à repousser éternellement leur visite. Ensuite, même un toucher rectal ne permet pas de juger correctement la nature et la gravité du test. Un nouveau test urinaire pourrait bientôt venir régler le problème.
Un test urinaire pour observer les dérèglements de la prostate
Une équipe de chercheurs anglais a mis au point un test urinaire baptisé PUR-test (pour Prostate Urine Risk – Test) qui permet de repérer si les éléments sécrétés par la prostate qui se trouvent dans l’urine indiquent la présence d’une tumeur et la nature de cette tumeur. Ce test extrêmement simple et très accessible pourrait révolutionner la lutte contre le cancer de la prostate.
Le seul inconvénient, c’est qu’il exige d’être réalisé le matin pour profiter des urines qui se sont emmagasinées pendant la nuit. Or, ceux qui souffrent de la prostate se lèvent souvent pour aller aux toilettes la nuit. Il peut donc être utile de prendre un traitement de la prostate qui limite les mictions nocturnes et permet de faire le test.
Un test à perfectionner
Techniquement, le test fonctionne. Il est capable de repérer les biomarqueurs typiques des tumeurs les plus malignes de la prostate. Le problème, c’est qu’il ne fonctionne pas exactement comme un test de grossesse et le patient devra envoyer ses échantillons d’urine au laboratoire pour qu’ils soient examinés et qu’un diagnostic soit posé.
Il faut dire que détecter un cancer n’est pas une mince affaire et qu’un simple test urinaire inspiré des tests de grossesse n’aurait pas suffi. Néanmoins, cette innovation représente déjà en elle-même une grande avancée dans la lutte contre le cancer de la prostate où la question du dépistage posait de gros problèmes depuis toujours.
Un test bientôt disponible dans tous les hôpitaux ?
Les chercheurs anglais ont donc réussi à prouver que l’urine était utile pour détecter le cancer de la prostate. Néanmoins, le test a encore du chemin à parcourir avant d’être disponible partout dans le monde, même si les scientifiques qui en sont à l’origine ont bon espoir de le trouver dans tous les hôpitaux d’ici 5 ans.
Ce test sera alors systématiquement proposé à tous les hommes de plus de soixante ans. Chaque résultat négatif devra mener à un nouveau test trois ans plus tard. Mieux encore, le test est suffisamment précis pour prédire le comportement du cancer et savoir si une intervention immédiate est nécessaire ou s’il vaut mieux attendre un peu.